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La décision assumée de l'Algérie
L'Algérie a récemment décidé d'interdire la projection du film d'animation « Barbie », destiné aux enfants, en raison de ce qu'ils considèrent comme une atteinte à la morale et aux valeurs traditionnelles. Cette décision a été prise par l'Autorité algérienne de régulation audiovisuelle (ARAV), qui est chargée de veiller au respect des principes édictés dans la Constitution algérienne en matière de communication audiovisuelle.
Le contexte international
Cette décision n'est pas sans rappeler celle de la Russie en 2017, lorsqu'elle avait également interdit le film d'animation américain « My Little Pony ». La justification avancée était alors la protection des enfants contre les influences occidentales néfastes et potentiellement dangereuses pour leur développement.
- D'autres pays ont également pris des mesures similaires, notamment pour des films traitant de questions sociales sensibles, tels que l'Arabie Saoudite avec « The Danish Girl » ou le Kenya avec « Rafiki ».
- Ces décisions reflètent souvent des préoccupations culturelles et politiques propres à chaque pays, ainsi que la volonté de protéger les jeunes générations d'influences étrangères jugées inappropriées.
Les arguments en faveur de l'interdiction
Pour les défenseurs de la décision algérienne, l'interdiction du film « Barbie » est une mesure nécessaire pour préserver l'intégrité culturelle et morale des enfants. Ils soulignent que le contenu de ce type de film peut véhiculer des messages contraires aux valeurs traditionnelles algériennes et musulmanes, telles que l'égalité des sexes ou l'émancipation des femmes.
Le rôle de l'ARAV
L'Autorité algérienne de régulation audiovisuelle a pour mission d'assurer le respect des principes constitutionnels en matière de communication audiovisuelle, notamment en termes de sauvegarde de l'identité nationale, de promotion de la diversité culturelle et linguistique et de protection des droits de l'enfant. Dans cette perspective, l'interdiction du film « Barbie » peut être perçue comme une action visant à garantir la cohérence entre les productions audiovisuelles diffusées en Algérie et les valeurs fondamentales du pays.
Les critiques de l'interdiction
Les détracteurs de cette décision estiment qu'elle constitue une atteinte à la liberté d'expression et aux droits culturels des Algériens. Ils considèrent que l'interdiction du film « Barbie » pourrait envoyer un message négatif quant à l'évolution de la société algérienne, notamment en ce qui concerne les questions de genre et d'égalité des sexes.
Le risque d'une censure excessive ?
Une autre critique formulée à l'encontre de l'interdiction du film « Barbie » concerne le risque d'une censure excessive, qui pourrait étouffer la créativité artistique et limiter l'accès des Algériens à des œuvres variées et diversifiées. Par ailleurs, certains craignent que cette mesure ne contribue à renforcer l'influence des groupes conservateurs au sein de la société, au détriment d'un dialogue ouvert et constructif sur les enjeux sociaux et culturels actuels.
La décision de l'Algérie d'interdire le film « Barbie » pour atteinte à la morale soulève des questions importantes sur le rôle de la régulation audiovisuelle dans la préservation des valeurs culturelles et morales, ainsi que sur les limites à la liberté d'expression et la protection des droits culturels des citoyens. En fin de compte, il appartient à chaque pays de trouver le juste équilibre entre ces différents enjeux, en tenant compte de son contexte social, politique et culturel spécifique.
Sources
- https://observalgerie.com/2022/09/12/societe/enrico-macias-venue-algerie/