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Chaque personne a une façon différente de compter, et cette diversité révèle des informations surprenantes. Dans cet article, nous explorons ce que cette gestuelle quotidienne dit de nous et pourquoi elle est si importante.
Compter avec les doigts, un geste universel mais unique à chacun
Compter est une compétence que nous utilisons tout au long de notre vie, que ce soit pour faire des achats, calculer une facture ou simplement estimer combien de personnes nous devançons dans une file d'attente. Les nombres sont omniprésents dans notre quotidien, et la manière dont nous les manipulons avec nos doigts, appelée dactylonomie, est loin d'être anodine.
En effet, il existe de nombreuses façons de compter jusqu'à 10 avec ses doigts selon la BBC. Certaines personnes commencent par le pouce, d'autres par l'index, certaines utilisent la main gauche, d'autres la droite… Il n'y a pas de règle universelle, mais ces différences peuvent en dire long sur notre personnalité et notre origine culturelle.
La dactylonomie, un miroir de notre culture
Il est intéressant de constater que la dactylonomie varie d'un pays à l'autre. Par exemple, au Royaume-Uni et dans de nombreuses régions d'Europe, il est courant de commencer à compter avec le pouce et de terminer avec le petit doigt. À l'inverse, aux États-Unis, les gens commencent généralement par l'index et terminent par le pouce.
En Iran, la dactylonomie débute avec le petit doigt, tandis qu'au Japon, on commence avec les doigts étendus sur une paume ouverte, les refermant ensuite pour former un poing fermé. Ces variations sont le reflet de l'histoire et de la culture de chaque région du monde, témoignant de notre « héritage vivant ».
Les chercheurs s'intéressent à la diversité culturelle de la dactylonomie
Selon Andrea Bender, professeure de cognition, culture et langage à l'Université de Bergen (Norvège), la diversité culturelle dans la manière de compter avec les doigts n'a pas toujours été appréciée. Les chercheurs ont longtemps considéré qu'il n'existait qu'une seule façon de compter avec les doigts, négligeant ainsi les différences culturelles.
Pourtant, il existe une infinité de variations dans la manière dont les cultures utilisent leurs doigts ou d'autres parties du corps pour compter. Par exemple, certaines tribus indigènes du Nord du Mexique utilisent les jointures de leurs mains pour compter, tandis que la langue Yuki (aujourd'hui disparue) en Californie utilisait les espaces entre les doigts.
Comprendre l'humain à travers ses doigts
Les scientifiques cognitifs comme Bender étudient depuis plusieurs décades la manière dont nous comptons avec nos doigts, convaincus que cette approche sans préjugés pourrait nous apporter des informations précieuses, tant à grande échelle qu'à petite échelle, y compris sur nous-mêmes. Ainsi, comme le rapporte Jagatia, ils commencent à démontrer qu'il reste encore beaucoup à découvrir sur la relation entre les gestes et l'apprentissage des langues. Par exemple, les gestes peuvent influencer la manière dont nous entendons les mots, mais il n'est pas encore clair si le geste détermine le choix du mot ou l'inverse.
Quelles implications cognitives ces différences ont-elles ? Comment les enfants apprennent-ils à compter lorsqu'ils grandissent avec différentes représentations des nombres, et quelles conséquences cela a-t-il sur leur développement ? Autant de questions qui restent en suspens et qui pourraient bientôt ouvrir de nouvelles perspectives pour la recherche en sciences sociales. En attendant, il est fascinant de réaliser que notre façon de compter avec nos doigts, un geste si simple et quotidien, peut en dire tant sur nous et notre héritage culturel.
