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Célébrons le Jour Mondial de l'Environnement en prenant conscience des véritables menaces qui pèsent sur notre écosystème. Les bonnes intentions ne suffisent pas toujours, et parfois, elles peuvent même conduire à des conséquences imprévues. Un cas d'école : le bioplastique à base de canne à sucre, auparavant considéré comme une solution respectueuse de l'environnement, se révèle maintenant être une source potentielle de problèmes.
Le Bioplastique : Un faux Ami de l'Environnement
Le bioplastique, produit à partir d'acide polylactique (PLA), a récemment fait les gros titres pour sa décomposition problématique en milieu marin. Si son déclin est rapide dans des tas de compost, où les températures sont élevées, son comportement dans l'eau de mer est nettement moins écologique. Les chercheurs s'interrogent désormais sur le caractère biodégradable du matériau. Mais ce n'est pas tout : des études montrent maintenant que ce plastique peut également nuire au comportement des poissons, notamment des perches de rivière (Perca fluviatilis), qui servent souvent de modèles dans les expérimentations. Cette révélation souligne le besoin urgent de prêter davantage d'attention à ces évolutions apparemment positives.
Le Fléau du Plastique Traditionnel
Nous sommes tous conscients des effets néfastes des plastiques conventionnels. Ils mettent des siècles à se décomposer, contaminant le sol et les milieux aquatiques, où ils représentent une menace variée pour la faune. Ils peuvent provoquer des obstructions gastro-intestinales chez les animaux qui ingèrent de gros morceaux, tandis que les fragments plus petits, appelés microplastiques, peuvent être toxiques à long terme.
Les espèces filtrantes sont particulièrement vulnérables, accumulant des concentrations élevées de plastique dans leur organisme. Ces microplastiques entrent ensuite dans la chaîne alimentaire, affectant d'autres animaux et, par extension, l'homme. Il n'est pas surprenant de les retrouver dans notre estomac, notre sang, notre lait maternel et même nos poumons.
Brûler ces plastiques n'est pas une solution viable. Le plastique conventionnel, fabriqué à partir de pétrole, libère une grande quantité de gaz à effet de serre lorsqu'il est incinéré, contribuant ainsi au changement climatique.
La Solution qui pourrait s'avérer Problématique
Dans le but d'éviter ces effets néfastes, de nombreux bioplastiques ont été étudiés. Généralement fabriqués à partir d'ingrédients végétaux, ils se décomposent plus facilement lorsqu'ils sont libérés dans l'environnement et sont généralement considérés comme non toxiques pour la faune et la flore aquatiques. Cependant, un récent article paru dans la revue Science of the Total Environment soulève de nouvelles inquiétudes concernant le bioplastique fabriqué à partir de canne à sucre.
Le comportement des perches a été affecté après une exposition de six mois à des aliments contenant du bioplastique. Des altérations du comportement social, de la mobilité et de la réaction au danger ont été observées, ce qui peut nuire à la reproduction et à la survie de l'espèce et, par extension, nuire à l'environnement.
Greenwashing et Changement Climatique
Ce problème souligne que l'ajout du préfixe « bio- » ne garantit pas toujours une solution respectueuse de l'environnement. Dans certains cas, des entreprises peuvent recourir au greenwashing, feignant un intérêt pour l'environnement pour augmenter leurs ventes.
Le Jour Mondial de l'Environnement est l'occasion de rappeler que les grandes entreprises ont le pouvoir d'apporter des changements significatifs pour combattre le changement climatique. Pour réellement préserver notre environnement, nous devons nous concentrer sur les actions des « gros poissons », et non seulement sur les initiatives individuelles.